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1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 17:54

 

Monsieur le Président Directeur Général,

Je me permets de vous adresser ce courrier suite à l'annonce, selon les sources syndicales, de 72 embauches sur le site PSA de Sochaux dans les équipes de production. 72 embauches pour 305 départs prévus. 72 embauches, c'est une dose homéopathique. Et je ne peux que vous exprimer ma sidération.

Vous connaissez notre attachement à l'entreprise. Nous avons su répondre présents lorsque l'entreprise connaissait des difficultés, pour mémoire l'entrée de l'Etat au capital du groupe en 2014. L'ensemble des salariés a également participé activement au redressement du groupe et à son succès actuel.

Lorsqu'une entreprise connaît les succès que vous connaissez actuellement avec, pour ne citer que ce modèle, le succès de la 3008 élue voiture de l'année en 2017, le groupe doit s'engager dans une véritable politique sociale. Celle-ci est d'autant plus facilitée lorsque le chiffre d'affaires du groupe s'élève à près de 15 Milliards d'euros pour le troisième trimestre 2017 soit une croissance de 31,4 %.

Une politique sociale qui permettrait non seulement de fidéliser et de créer un attachement fort des salariés à leur entreprise mais aussi de les former afin qu'ils puissent répondre aux enjeux du futur industriel de l'entreprise. Cela est impossible lorsque le recours à l'intérim est aussi important que sur le site de Sochaux. Je rappelle le chiffre des 2413 intérimaires, ce qui apparaît démesuré face au nombre de CDI. C'est une profonde injustice et risque à terme d'être nuisible à l'entreprise.

Aussi, je vous demanderais de bien vouloir organiser une réunion dans les meilleurs délais avec l'ensemble des parlementaires afin de pouvoir échanger sur la politique sociale du groupe. Nous, les parlementaires, toutes tendances confondues, avons déjà eu des réunions pour évoquer l'avenir industriel du site, son organisation, il est temps à présent de répondre aux enjeux de pérennisation de l'emploi et de la formation.

Il me semble indispensable de prendre en compte les difficultés de recrutement que l'entreprise a connu il y a quelques mois. La déception de se voir systématiquement refuser un CDI après des contrats intérimaires, la non-fidélisation à l'entreprise, la faiblesse de l' intégration et de la formation des intérimaires par l'entreprise sont autant d'entraves qui risquent à court et moyen terme de poser problème.

Dans l'attente de cette réunion indispensable pour répondre aux enjeux,

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président Directeur Général, mes salutations distinguées.

 

Martial BOURQUIN

Sénateur du Doubs

 

 

 

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31 janvier 2018 3 31 /01 /janvier /2018 17:58

Dans le cadre du mariage entre Alstom et Siemens, l’association Anticor vient de déposer plainte contre X pour « négligence par une personne dépositaire de l’autorité publique dont il résulte l’enrichissement d’un tiers ».

Cette plainte n’est pas une surprise, en effet, la posture du Gouvernement et de son Ministre de l’Economie Bruno Le Maire paraît totalement incompréhensible. Et je l’avais déjà fait remarquer dès le mois d’octobre lors d’une question d’actualité au Gouvernement.

Suite à l’accord passé en 2014, l’Etat bénéficiait d’une option d’achat sur les 43,82 millions d’actions au capital d’Alstom prêtées par Bouygues. Ce rachat aurait permis à l’Etat de conserver un droit de regard sur la fusion entre Alstom et Siemens et de garantir les intérêts de la France dans le cadre de sa politique de stratégie industrielle.

Or, quelle ne fût pas notre surprise de voir Bruno Le Maire renoncer volontairement à cette option d’achat le 26 septembre dernier. Et cela alors que le bénéfice aurait été de l’ordre de 350 millions d’euros minimum pour l’Etat, ce dernier a préféré laisser Bouygues en profiter à sa place.

Nous regrettons ce nouveau renoncement qui éloigne un peu plus la France d’une position de leader industriel au niveau européen et mondial et risque de fragiliser l’industrie française au profit de la finance.

L’Etat avait la possibilité de racheter les actions Bouygues et de peser dans la construction d’un EADS du ferroviaire. Il est passé à côté, c'est une faute qui risque de coûter très cher à l'Etat français et aux contribuables.

Je prends donc acte de la plainte déposée par Anticor et suivrai son évolution dans le cadre de notre travail au sein de la mission d’information « Alstom et la stratégie industrielle du pays ».

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31 janvier 2018 3 31 /01 /janvier /2018 15:33

 

Retrouvez mon intervention lors de l'audition de M. Laurent Vallée par la Commission des Affaires économiques du Sénat en cliquant sur le lien suivant : http://youtu.be/MZP8x8Wgcf0

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30 janvier 2018 2 30 /01 /janvier /2018 15:11

Un mouvement de grève sans précédent a lieu ce mardi dans l’ensemble des 6900 établissements.

Si ce ras le bol général explose aujourd’hui , le malaise chez les personnels soignants de ces établissements dure, reconnaissons le, depuis de nombreuses années. 

Ainsi, les constats sont alarmants : 
- Le taux d’encadrement en France est de 0,57 soignant pour un résident alors que par exemple le ratio dans les pays nordiques est de un soignant pour un résident. 
- Un tiers des établissements sont dépourvus de médecins coordinateurs et les sous-effectifs la nuit deviennent chroniques
- Le taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles est de 9,4% dans le secteur des services et soins à la personne , beaucoup plus que dans le secteur des BTP.

A ces signaux d’alarme, s’ajoute une hausse significative de l’âge d’entrée dans les EHPAD qui confronte le personnel à des personnes de plus en plus dépendantes. 

L’aide proposée aujourd’hui par la Ministre de la santé de 50 millions d'euros supplémentaires pour répondre à ce malaise et donner des conditions de fin de vie décentes à nos aînés est très largement insuffisante voire insignifiante. 

Pour comparaison, la dotation de trois aides-soignants supplémentaires dans chaque EHPAD coûterait 700 millions soit 22% de la suppression de l’ISF ! Et je ne parle pas de la Flat tax qui est souvent perçue comme « une bombe à retardement » pour les finances publiques …


La priorité de ce gouvernement n’est clairement pas les plus faibles mais bien les premiers de cordée. 

Entre la hausse de la CSG et le désintérêt pour les EHPAD, le gouvernement néglige les personnes âgées, des personnes qui ont participé à la reconstruction de notre pays. 

Force est de constater que malgré les coups de communication, la politique libérale d’En Marche laisse clairement de côté les plus fragiles et privilégie ceux qui vont bien. En tant que socialiste, pas plus hier qu’aujourd’hui, je n’accepte cette politique de creusement des inégalités. Avec la reprise de la croissance, l’heure est à une plus juste redistribution des richesses.

 

Martial BOURQUIN

Sénateur du Doubs

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12 janvier 2018 5 12 /01 /janvier /2018 16:10

 Lors de l'étude du projet de loi ratifant les Ordonnances relatives à la Consommation, j'avais constaté en tant que rapporteur que les banques étaient en situation de quasi-monopole dans le secteur de l'assurance emprunteur ce qui leur permettait de dégager des marges extravagantes : 50% en moyenne alors que les autres types d'assurance ont des marges inférieures à 10%.

J'avais alors déposé un amendement à l'article 4 Bis qui reconnaît le droit à la résiliation ou à la substitution dans les contrats d'assurance-emprunteur pour les contrats en cours comme c'est le cas pour tous les contrats d'assurance.
Cet amendement avait fait l'unanimité au Sénat, à l'Assemblée nationale et en Commission mixte paritaire en début d'année dernière.

Malgré l'expression claire du choix du législateur d'affrmer le droit à la renégociation de ce type de contrats, la Fédération bancaire française avait choisi de saisir le Conseil Constitutionnel au moyen d'une question prioritaire de constitutionnalité.
Le Conseil Constitutionnel vient de valider ce matin mon amendent « Le législateur a entendu renforcer la protection des consommateurs en assurant un meilleur équilibre contractuel entre l'assuré emprunteur et les établissements bancaires. ». C'est ainsi 3 milliards sur les 6 milliards de contrats qui vont pouvoir être redonnés aux ménages, ce qui représente
entre 500 et 700 euros par an en moyenne sur le budget des familles en redemandant la négociation de leur assurance de prêt.

Cette victoire représente ici l'aboutissement d'une volonté de servir l'intérêt général et d'agir directement pour le pouvoir d'achat de nos concitoyens. Cela ne manquera pas de faciliter l'accession à la propriété et de préserver le pouvoir d'achat aux accédants. Il renforce la protection du consommateur et met fn à une situation de quasi monopole qui n'avait aucune justifcation économique et sociale.

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10 janvier 2018 3 10 /01 /janvier /2018 16:47

 Pour justifier et faire passer les Ordonnances travail, on nous rabâchait que ce texte était pensé essentiellement pour les PME/TPE. Il est significatif de constater que ce sont les grands groupes qui, les premiers, profitent de la brèche ouverte dans le Code du Travail pour bénéficier de ce nouveau dispositif qui n'est autre qu'un PSE allégé : moins d'obligations sociales pour des entreprises, même celles qui enregistrent des bénéfices spectaculaires.

 

Ce nouveau dispositif va clairement intervenir dans la gestion des emplois et des formations des grandes entreprises. Avec les nouvelles Ordonnances, même s'il faut un accord majoritaire des syndicats pour mettre en place ce dispositif, il sera impossible ensuite de le contester autant pour les salariés que pour les syndicats qui ne l'ont pas signé.

 

Aucune obligation de reclassement, ni d'action de formation ou de maintien à l'emploi ; un chèque suffira, même si celui-ci peut être intéressant, il fondra comme neige au soleil si le retour à l'emploi n'a pas lieu.

 

De plus, ce qui est à redouter c'est une discrimination par l'âge. Ainsi, il est à craindre que ce dispositif cible les seniors et les salariés ayant le plus d'ancienneté parce qu'ils coûtent plus cher à l'entreprise pour les remplacer par des personnes en début de carrière.

 

 

Quant à l'idée d'aider les salariés ayant eu des conditions de travail difficiles tout au long de leur carrière, rappelons que le compte pénibilité qui permettait justement à ces salariés de partir plus tôt en retraite avec l'ensemble de leurs droits a été largement amputé par ces mêmes Ordonnances.

 

Concernant PSA , les salariés avec des conditions de travail difficiles arrivant à l'âge de la retraite, outre l'application du compte pénibilité, auraient pu bénéficier d'un plan de congé senior plus large et généreux proportionnellement aux résultats du groupe. Est-il nécessaire de rappeler le cri d'alarme des associations caritatives qui voient le nombre de personnes pauvres et notamment le nombre de retraités pauvres augmenter. Ces salariés qui ont contribué aux succès passés et actuels du groupe durant toute leur vie au prix de leur santé parfois ne méritent-elles pas de bénéficier des bons résultats au même titre que les actionnaires ?

 

Ainsi, ce qui est à regretter est que ce dispositif favorise les départs et non le maintien dans l'emploi y compris quand les entreprises vont bien. Les grands groupes voient ici la possibilité de se décharger progressivement de leurs obligations sociales, de formation et de reclassement.

 

Par ailleurs, le nombre d'intérimaires reste scandaleusement trop élevé. Les embauches en CDI sont totalement insatisfaisantes pour faire face à la production qui atteint des niveaux historiques.

 

J'ai voté contre les Ordonnances Travail, tout comme j'avais voté contre la loi El Khomri. Je ne regrette absolument pas ces deux votes et je serai toujours présent pour défendre le monde du travail. Je ne suis pas élu pour représenter les premiers de cordée mais bien l'intérêt général et le plus grand nombre.

 

 

Martial BOURQUIN

Sénateur du Doubs

 

 

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25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 11:31

Lundi soir, les États membres de l’Union européenne sont parvenus à un accord de réforme sur la directive relative aux travailleurs détachés. L’Élysée salue « une victoire pour l’Europe » et s’auto-félicite d’avoir « arraché un accord ambitieux » et le porte-parole du Gouvernement, Christophe Castaner, insiste « C’est une victoire pour protéger tous les travailleurs contre le dumping social. Un accord pour tous, pour l’Europe ». 

Toutefois, l’accord obtenu est bien plus mesuré qu’il n’y laisse paraître et l’Élysée se grandirait d’être un peu plus modeste dans ses annonces, eu égard à la faiblesse des garanties obtenues.

La réforme du régime applicable aux travailleurs détachés, de même que la lutte contre le dumping social en Europe, sont incontestablement nécessaires. Le fait que tous, sans distinction d’étiquette politique, le souhaitent en constitue la preuve.

Il n’est pas tolérable que des règles soient contournées afin de soumettre des travailleurs, étrangers en France ou Français à l’étranger, à des conditions de travail moins contraignantes et un salaire moindre que dans leur pays d’origine. C’est l’idée même de l’Europe qui est dévoyée par ces stratégies d’optimisation sociale délétères et destructrices.

Selon un rapport sénatorial de 2013, la France est le deuxième pays d’accueil des travailleurs détachés en Europe (environ 286 000, l’Allemagne en comptant plus de 300 000), le problème est donc d’ampleur, nous devons le traiter avec l’urgence et le sérieux qu’il impose.


 

Or, ce n’est pas ce que semblent faire le Président de la République et le Gouvernement puisque d’une part, ils se congratulent d’un accord même pas encore ratifié par le Parlement européen (et les positions feront certainement l’objet d’ajustements rendant celui-ci encore plus incertain) et, d’autre part, l’accord prévoit que la directive nouvelle n'entrerait pas en vigueur avant 2022 au plus tôt. Nos entreprises nationales auront donc le temps de souffrir et risquent d'être en grave difficulté avant la mise en place de cette politique des travailleurs détachés.

Par ailleurs, l’accord est lacunaire en ce qu’il n’aborde même pas le problème des charges sociales, pourtant principal facteur de distorsion de concurrence en Europe. Le secteur des transports est tout simplement exclu alors que les sociétés de transports françaises subissent très durement et injustement la concurrence étrangère, ce qui est inadmissible.

Ainsi, il n’y pas lieu de s’enthousiasmer vainement pour un texte qui n’est pas adopté, ne le sera pas avant plusieurs années et dont les contours sont encore flous, sujets à interprétation ou lacunaires.

Cet accord constitue au mieux un compromis très limité puisque les missions des travailleurs détachés durent en moyenne 4 mois. Or, il est question ici de fixer la durée à un an. Il ne saurait donc constituer une quelconque avancée pour la France, ses entreprises ou ses travailleurs.

Au final, avec cette politique des travailleurs détachés et de dumping social c’est l’image de l’Europe et de ses institutions qui est mise à mal, n’est-ce pas surprenant de la part d’un Président si euro-compatible ?

 

 

 

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24 octobre 2017 2 24 /10 /octobre /2017 16:54

 

Retrouvez grâce au lien ci-dessous ma question orale au sénat le mardi 24 octobre 2017 concernant les conséquences dramatiques de la baisse drastique des contrats aidés.

 
 
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13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 17:42

 

Retrouvez mon intervention lors de la séance des Questions d'Actualité au Gouvernement du mardi 10 Octobre au Sénat au cours de laquelle j'interpelle le gouvernement sur le dossier Alstom/Siemens. 

Cliquez sur le lien ci-dessous : 

https://www.youtube.com/watch?v=pWFTeJpkulc&t=4s

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1 août 2017 2 01 /08 /août /2017 12:07

Retrouvez mon plaidoyer pour refuser le principe des Ordonnances sur la Loi Travail.

Cliquez sur le lien ci-dessous:

https://youtu.be/rBSw7ULq9Ng

 

 

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