Atterré, abasourdi, en colère, profondément triste, à l’annonce des aveux de Jérôme Cahuzac. Je suis choqué par le mensonge. Je suis choqué par l’évasion fiscale et le montant des sommes qui ont ainsi échappé à l’impôt.
Pour certains, l’évasion fiscale est un sport. Pour moi, c’est un hors-jeu, qui pénalise l’intégralité de la communauté nationale, l’intégralité des forces vives de notre pays. J’ai une pensée pour l’immense majorité des Français qui payent leur impôt normalement.
Comme socialiste, je suis meurtri, atteint au coeur même de mes valeurs, de justice sociale, d’honnêteté, de transparence. J’ai été aussi trompé et j’enrage que cette affaire ne vienne polluer le rythme comme la qualité des réformes qui sont et seront engagées par cette majorité à laquelle j’appartiens.
Comme élu local et élu de la nation, je suis très inquiet du discours ambiant : “tous pourris”, “tous les mêmes”. Parce que je vois autour de moi des femmes et des hommes qui donnent, sans compter, leur temps, leur énergie, parfois au détriment de leur vie de famille, qui s’engagent sincèrement, pour tenter de faire changer le quotidien de nos concitoyens. Il s’agit de la très grande majorité de vos élus. Je crois faire partie de ceux-là. Et je ne voudrais pas qu’ils soient embarqués eux-aussi dans des amalgames destructeurs.
Comme homme, je suis choqué qu’en ces temps si difficiles, certains n’aient toujours pas compris que pour changer les choses, comme l’avait si bien résumé Gandhi, il fallait déjà avoir changé soi-même.
C’est aujourd’hui à la justice de faire son chemin, en toute indépendance. Au-delà de mon indignation à chaud, je mesure la chance que nous avons d’avoir une justice et une presse qui puissent faire leur travail correctement. Notre démocratie n’a pas vacillé.